En juillet dernier était inaugurée une nouveauté pour la prise en charge des bébés nés prématurément : l'"unité kangourou”, au sein du service de néonatologie et située au rez-de-chaussée d’un bâtiment moderne d’une surface de plus de 3 000 m² qui accueille désormais la nouvelle entrée de l’hôpital.
Une unité, synonyme de confort pour la mère et l’enfant
Les quatre chambres de l’unité ont été construites d’après la norme HQE (Haute Qualité Environnementale), conformes aux derniers standards de sécurité, d’hygiène et de confort. Chaque chambre a la particularité d’être spacieuse et de rassembler tout l’équipement médical de prise en charge, afin que la mère et l’enfant soient réunis dans un seul et même espace. Recréer le lien physique rompu prématurément entre la mère et l’enfant permettrait d’optimiser son développement à terme. Ainsi, la mère dispose de sa salle de bain et le bébé, de la sienne en modèle réduit. La sécurité est également de rigueur avec un “secours de zone”, c’est-à-dire en cas de coupure de courant un déclenchement automatisé d’une réserve de bouteille pour la délivrance d’oxygène dans les respirateurs des nourrissons. Le bébé dans sa couveuse n’est plus séparé de sa maman qui demeure proche de lui dès la sortie de la salle de naissance.
Des soins orientés vers le développement du bébé
En tant que maternité de "niveau 2", le centre hospitalier d’Antibes Juan-les-Pins accueille des prématurés, nés entre 32 et 34 semaines et au-delà. Comme le nourrisson né avant terme est un être fragile qui réclame une grande surveillance, dans cette “unité kangourou” tout tourne autour de lui pour son bon développement. Ici, c’est l’équipe médicale et soignante (médecins obstétriciens et pédiatres, infirmières puéricultrices, auxiliaires de puériculture, sage-femmes) qui se déplace auprès du nouveau-né et de sa mère. Tous les soins se font depuis cette salle et les techniques utilisées permettent de limiter les "agressions" du monde environnant. Ainsi le “bain enveloppé” qui consiste à emmailloter le bébé dans un lange et la couveuse recouverte d’un cache-couveuse matelassé en coton, sont faits pour lui rappeler la sensation de contention au sein de l’utérus maternel. Le rythme cardiaque de chaque enfant est relié à un système d’alarme et suivi depuis un poste central situé à l’extérieur des chambres. De cette manière, les nuisances visuelles, tactiles et sonores sont limitées. La technique ayant donné son nom à l’unité est celle du “peau à peau”. Elle préserverait le plus possible le lien maternel, à l’image des bébés kangourous bien au chaud dans la poche de leur mère. Placé et maintenu dans un large morceau de tissu noué autour du corps de la mère, le nourrisson est donc en “peau à peau”, à la verticale contre sa poitrine. Cette technique s’apparenterait à une couveuse naturelle pour l’enfant, présentant le meilleur moyen pour lui de se réchauffer et de se nourrir. A température constante et à proximité du sein pour téter, il peut terminer sa maturation. Le papa peut aussi être mis à contribution. La méthode convient aux parents qui désirent porter leur bébé en “peau à peau”, de jour comme de nuit (sauf au moment des soins et du change) et ce, jusqu’à la date du terme (la durée de ces séances étant fonction de chaque famille).